
QUELQUES CADAVRES POUR NOS TRÔNES
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La France a décidément des ennuis. Ou les géostratèges français, pris de vitesse, ne comprennent plus rien à l’Afrique, ou leurs différents chefs ne croient plus en eux. Il est pour le moins étrange que ce qu’un analyste profane comme moi ai pu anticiper voici douze ans, finisse par déstabiliser à ce point la cinquième puissance mondiale. Il faut le leur répéter : « le marché Afrique est désormais ouvert à tous les requins ; plus de pré-carrés intouchables, plus de privilèges consacrés ». L’actualité autour du Mali n’est que le début.
Je me permets de republier un extrait de mon éditorial de la revue Artisttik Africa n° 13 ; d’octobre 2010 « ELLE AVANCE MALGRE TOUT... » pour des raisons que vous comprendrez
Par : Ousmane ALÉDJI
Cinquantenaire des indépendances ? Rangeons. Vite dit, vite fait ! Il ne faut surtout pas ressasser. Ce n’est pas commode. Cela risque de gêner nos amis. La célébration du cinquantenaire des indépendances a, en effet, donné l’occasion à chacun de refaire l’Afrique avec des ‘’si ceci’’ et des ‘’si cela’’. Toujours est-il qu’avec le temps, de multiples mutations s’opèrent quelques fois malgré les hommes, leurs capacités de nuisance et malgré les aléas physiques et métaphysiques.
L’Afrique, heureusement, n’aura pas échappé à cette loi controversée que le darwinisme présente comme incontournable : la loi de l’évolution (sélection) naturelle. Tout y passe : les êtres et les choses.
Heureusement, et là, je suis d’avis avec les férus de spiritualité, qu’il y a un temps où le mal ne trompe plus que ceux à qui il profite. Et nous savons aussi que les systèmes et les réseaux politico-affairistes les plus détestables sont conçus et tenus par des hommes. Qu’il y a un temps où la bête se retrouve obligée de changer d’aspect et de méthodes pour sa propre survie. Il en est ainsi de l’Occident successivement esclavagiste, colonisateur, néo-colonisateur et dominateur.
Avant de ranger, de faire silence pour les cinquante prochaines années, il me semble important de préciser que la célébration avec faste du cinquantenaire des indépendances ne doit pas être un motif ni un lieu de mensonge et de reniement. L’audace est ici une obligation. Cela y va de notre capacité propre à, en toute responsabilité, tirer des leçons de nos expériences.
L’histoire ‘’vraie’’ nous raconte qu’à une époque l’on allait chercher les Noirs d’Afrique pour les amener travailler dans les plantations du Nord ; qu’à une époque des voix s’élevèrent contre cette première abomination, qu’à une époque le Nord fut obligé d’abandonner un commerce qui lui coûtait de toutes façons trop cher en frais de navigation, en crimes et en critiques violents pour déplacer à la fois son champs et sa main d’oeuvre bon marché chez les indigènes d’Afrique auxquels il déclara la guerre, qu’il massacra, domestiqua, éduqua à lui produire des matières premières et à lui brader ses ressources minières. « Ce Nord-là est comptable du plus haut tas de cadavres de l’histoire.» disait Aimé Césaire
L’histoire ‘’vraie’’ raconte qu’à une époque des voix s’élevèrent contre cette deuxième barbarie, de sorte que le Nord fut obligé d’embaucher pour remplacer ses représentants en Afrique, des valets locaux, une horde de petits nègres analphabètes et suffisamment ignobles pour ne pas reculer même quand il s’agira de commettre l’irréparable.
Cette deuxième trouvaille mérite qu’on s’y attarde parce qu’elle transcende tout. Elle résiste à tout : les critiques et les générations. Les bêtes brutes embauchées ont fait des enfants à qui ils ont passé le relais en mourant. La seule constance reste la mission originelle, c’est à dire : travailler pour le maître. « Tu joues le jeu où tu crèves.»
Il est tout à fait normal donc que les maîtres deviennent des gros bras si puissants qu’il leur suffit de lever un tout petit doigts pour agir sur la stabilité politique, économique et financière du monde, pour agir sur le cours de l’humanité entière. On le voit, ils ne se privent pas d’ailleurs de jouer les gendarmes du monde à l’humeur et devant les caméras, question d’égo et de propagande.
C’est pour cela qu’il me semble que la boulimie chinoise, au demeurant néfaste peut être une chance pour l’Afrique. Une chance… parce que la Chine, bien que communiste n’est pas moins capitaliste sauvage. Elle est tout aussi impudique et dénuée de scrupule que l’occident libéral et la seule manière qu’il reste à l’Occident de préserver son monopole fortement menacé est de pousser les états africains à se mettre ensemble.
Voilà ce qui bouge et qui malgré tout, déplace les lignes, j’ose l’espérer, au profit de l’Afrique. On va donc y arriver. Immanquablement !
Nous devrions assister dans les prochaines années, tout au moins à la naissance d’ensembles régionaux véritables, capables de résister aux propositions alléchantes de la Chine. Cela me semble incontournable parce que les stratèges de l’occident savent mieux que quiconque qu’à l’heure actuelle, aucun Etat africain pris isolement, le Nigéria et l’Afrique du Sud compris, n’est en mesure de résister à long terme aux offres et pressions chinoises sans avoir l’air idiot. Ou l’Occident pousse les Etats africains sur lesquels il garde encore le contrôle à se mettre ensemble et devient de fait un partenaire privilégié comme le souhaitaient N’Kruma et Lumumba, ou il se contentera des miettes que laissera la Chine vorace.
Au plan purement politique, les dictatures héritées et les groupes d’escrocs qui mettent l’Afrique à genoux vont se retrouver à l’étroit. Car, qui dit ‘’ensembles régionaux’’, dit respect des règles et principes élémentaires communs. En outre, je vois mal les peuples d’Afrique d’une part, l’Occident inventeur des préceptes démocratiques et des droits de l’homme d’autre part, accepter pendant longtemps encore des dictateurs comme chefs et interlocuteurs.
Une dernière hypothèse, peu probable celle-ci : et Chinois et Occidentaux s’entendent pour partager ’’le gâteau Afrique’’. Mais, même dans ce cas de figure, cet accord sera sous la menace permanente des puissances émergentes telles que l’Inde, la Russie, le Japon, l’Iran, etc.
En tous les cas, au plan politique, économique et financier, elle avance cette Afrique. Et elle va se porter encore mieux avec le temps. Moins il y aura d’analphabètes, des dirigeants aux ordres de l’Occident, mieux elle se portera.
Ousmane ALEDJI
OBSERVATIONS : J’ai souri en me relisant, ce que nous écrivons aussi nous rattrape.
Je soutiens le Mali sans réserve aucune mais, je pense qu’encourager ses autorités à le retirer de la CEDEAO à l’ère où de nouvelles puissances prédatrices débarquent en Afrique, c’est les pousser à livrer ce pays à d’autres hyènes. Il me semble que l’avenir de nos états dépend de leur capacité à se regrouper pour créer une monnaie commune, une armée commune et un marché commun. Véritablement ! Ceci, malgré tout !
Ainsi les français ne lui auront pas pardonné de s’être livré au monde tel qu’il est : ‘’pas assez requin’’, humble jusqu’à l’éffacement.
‘’C’est le plus beau jour de ma vie’’. Alors en visite officielle à Bamako, Hollande ‘’ le Président normal’’ eut ses mots sincères et humains à l’attention d’une foule hystérique qui le chantait chaleureusement, l’embrassait affectueusement, étalait sur son itinéraire des pagnes couteux et richement brodés, lui baisait le dos de la main pour le remercier de l’avoir sauvée des affres ignobles d’un groupe de rebelles ‘’surdrogués’’ qui marchait tout droit sur Bamako. Il était loin de se douter que cette petite phrase déplairait à Paris au point de lui coûter quelques points dans les sondages. Aux yeux de l’establishment français le Président Hollande, en laissant parler son cœur au milieu d’africains (éternels obligés, commis et valets), s’est rabaissé, a rabaissé la fonction de Président de la puissance colonisatrice, il a déshonoré la France. Certaines personnalités-reliques de la classe politique française traditionnelle ne se sont pas privées de le dire publiquement.
Ensuite, Hollande ‘’le Président normal’’ eut la malheureuse idée d’entretenir des relations amoureuses avec des ‘’femmes normales’’ dont la plus bavarde, à peine sorti de son lit, alla raconter sur la place publique la taille et la rondeur des entrejambes présidentiels. Ses histoires de coucheries étalées dans la presse mondiale ne viendront rien arranger ; bien au contraire. Hollande aura beau se ‘’casquer’’ derrière une moto banalisée pour aller profiter en plein jour des massages de sa Julie, cela ne suffira pas à convaincre les français de sa normalité. Pour cause, il est en politique. La mauvaise foi manifeste étant bien française aussi, ceux d’entre eux qui sont convaincus de sa normalité, de son humanité, le lui reprochent parce qu’ils y ont intérêt.
L’adversité en politique prend bien souvent la forme de l’acharnement. Et, nous savons que le ôte-toi que je m’y mette, même quand elle est peu audible, reste redoutablement nuisible. On le voit, les proches collaborateurs de Hollande n’ont pas arrêté de jouer des coudes pour le pousser vers la sortie.
Le ôte-toi que je m’y mette à la française.
De toute évidence, si les sondages sont si sévères contre Hollande, ce n’est pas à cause de sa politique mais bien à cause des considérations liées à l’intrinsèque. Elles ont pesé visiblement beaucoup plus que ses résultats. Ceci s’est fait d’autant plus facilement que la campagne de dénigrement contre Hollande aura été l’une des plus impitoyables : Ses vestes trop courtes, ses cravates décalées, ses lunettes étrangères, ses joues rondes, son ventre tombant, sa voix de jeune garçon à peine pubert, son manque d’autorité, bref ! Il passe à la moulinette tous les jours. Et les attaques ne proviennent pas que des adversaires politiques déclarés ; ses amis abreuvent régulièrement la presse de confidences croustillantes sur leur copain de ‘’Président normal’’.
Au demeurant, ce que l’on a amené la grande majorité des français à reprocher à François Hollande au point de le faire passer pour le dernier dans les sondages d’opinion à six mois de la fin de son mandat, c’est ce qu’il est, non pas ce qu’il fait. Or, un Président est un employé ; le premier de la République certes mais employé quand même. Et, comme tout employé il devrait être jugé sur la base de ses résultats. Je ne suis pas certain que si les français devraient juger leur premier employé sur la base de son bilan et de ses résultats, qu’ils le congédieraient.
‘’Courbe du chômage’’ le beau prétexte !
Pendant que l’on plébiscite François Fillon qui, lui, veut supprimer cinq cent mille postes de fonctionnaires, on fait, dans le même temps à Hollande qui aura stabilisé les chiffres du chômage constamment en hausse avant son mandat, le procès de n’avoir pas réussi à inverser la courbe du chômage comme il l’a promis. Le premier, menace de fermer les portes du service public aux jeunes chômeurs français - le second a promis d’arrêter la saignée et n’y est pas parvenu malgré des efforts remarquables. Et le peuple français s’apprête pourtant à le remplacer par le premier. Hallucinant !
Le livre de sa mort politique ???
‘’Un Président ne devrait pas dire ça…’’ c’est le livre qui l’aurait achevé. Hollande en validant ce titre qui lui a été proposé par les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, semble assumer entièrement sa nature et ses choix. « Réfutant la comparaison avec Sarkozy, il explique : Il y a plusieurs différences. D’abord, il n’y a aucun système, rien qui soit un mécanisme de financement politique, ou électoral, ou personnel. Deuxièmement, il n’y a aucune protection qui soit accordée à qui que ce soit. Troisièmement, la justice et la presse font leur travail jusqu’au bout. Quatrièmement, quand un individu est approché par la justice, il est remercié. C’est ça les grandes différences qui doivent être rappelées. Après, dans toutes les Républiques, partout, il y a toujours des gens qui manquent à la règle. Il y a ceux qui arrivent à s’échapper et ceux qui n’arrivent pas à s’échapper. On ne doit plus arriver à s’échapper. Tout ce qu’on a mis en place doit conduire à ça. » Extrait de : ‘’Un Président ne devrait pas dire ça’’ Page 308. Précis et franc. Ce livre n’aurait posé aucun problème dans un contexte débarrassé d’hypocrisies puériles et vaines.
L’on est ce qu’on est. Humain, pudique, humble, sincère, attentif à l’autre, respectueux, scrupuleux, délicat… François Hollande me semble être tout cela à la fois. N’en déplaisent aux requins qui lui reprochent son manque de férocité. N’en déplaisent aux monstres froids et insatiables qui lui reprochent son manque de boulimie. Hollande a le droit d’être HUMAIN, précaire et révocable, un être normal, un Président normal. Hollande a le droit de détester le goût du sang. J’ai vu la France reculer successivement, au Burkina Faso, face à une jeunesse révoltée ; au Bénin, face à un peuple debout contre l’intolérable insulte ; au Gabon, quand on lui a fait le lit pour y semer le chaos ; à Dakar, quand le franc cfa a été mis en accusation. Cette France là, qui est à l’écoute du monde, ressemble à son Président ; c’est une France humaine, c’est une grande France parce que dirigée par un Grand Homme. Nul doute que nous allons la regretter bientôt.
La leçon de Hollande aux dirigeants africains
Aveu d’échec, résignation ou simple fatigue, lui aussi, sans doute secrètement déçu et blessé profondément par un millier de chocs, on dira ce qu’on voudra d’un homme dont la décision aura révélé aux yeux de tous, l’envergure : un homme d’Etat, un grand homme d’Etat.
En renonçant de façon aussi inattendue à briguer un deuxième mandat, François Hollande démontre, non seulement qu’on peut placer bien haut la fonction Présidentielle, mais il envoie un message historique à toute la classe politique française et, plus loin, aux dirigeants africains qui prennent leurs constitutions pour des copies de collégiens, gribouillards et grands spécialistes devant l’Éternel des tripatouillages les plus sordides. Tant il est vrai que ‘’Le pouvoir appartient au peuple’’. Je vais y revenir.
Ousmane ALEDJI
Il en balance : des sottises, des saletés et des ordures. Il n’a ni code ni limite. C’est un vieux mal éduqué. Grognon, fanfaron et ringard ; le prototype de l’américain "petit’’ qui réduit la planète aux frontières mexicaines, gros muscles et grande gueule mais tout petit, l’esprit étroit, la tête creuse, le ventre en ballon rembourré de toxines et trois haricots entre les jambes ; de quoi salir les femmes. C’est d’ailleurs son domaine de performances : salir les femmes.
RÉDUIRE LE GRAND NOMBRE DE GENS QUI PENSENT N’AVOIR PLUS RIEN À PERDRE
Mesdames et messieurs, citoyens du monde, chers invités,
Je voudrais avant de vous livrer le contenu de notre pétition, préciser à votre aimable attention qu’elle (cette pétition) n’est orientée contre aucun phénomène en particulier, qu’en dehors de ce qui relève à priori de succès médiatique, à cause de sa fréquence et de son caractère spectaculaire et hideux, il y a bien pire que des performances macabres et propagandistes, des actes autrement ignobles sur lesquels les médias du monde restent muets ; par pudeur ou par cynisme.