LEÇON N°4: Ils se trompent d’époque et de peuple

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Ces jours derniers, j’ai esquivé quelques sollicitations et interpellations à propos du houngbédjisme, concept né récemment au Bénin et dont le principal dépositaire et artisan fut mon chef. Esquivé… pour ne pas me retrouver dans le rôle de celui qui présente à notre peuple son bourreau, persuadé qu’aucun monstre ne souffre longtemps le martyre de l’ombre.

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LEÇON N°3 : Adrien Houngbédji, l’ultime trophée de Yayi

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« La photographie est l’écriture vivante de la lumière, elle retrace l’identité de l’être humain ».

Une image vaut un livre. La preuve est ici, flagrante. Il y a des images détestables que l’on jette à la poubelle, d’autres qu’on retournent avec les pages du journal sans y prêter attention et d’autres encore auxquelles l’on consacre des heures, une espèce de virus qui vous parasite la pensée pendant des jours, voire des années.

Cette image-ci est de la dernière catégorie. Dans dix… cinquante ans, chaque fois que nos fils et petits fils parleront de l’histoire politique de notre pays, dans les écoles, dans les universités, dans les colloques, dans les conférences, dans les salons, dans les bars où se débattront le houngbédjisme, cette image réapparaitra. C’est une image qui restera dans les esprits et ceci, pour plusieurs raisons. Elle illustre mieux qu’un roman de 1000 pages, le HOUNGBEDJISME et consacre l’ultime succès politique de son tout nouvel amant, le Président Boni Yayi dont nos syndicalistes, y compris les magistrats, disent énormément de bien.

Il est donc de notre devoir d’aider tout ce monde à mieux cerner une image d’une telle importance en attendant que les chapelles politiques ne s’en emparent à d’autres fins.

Au plan juridique

L’image n’est pas signée. Cela laisse croire que notre photographe n’est pas un professionnel. S’il l’est, alors il a commis une faute professionnelle grave. C’est une image qui aurait pu lui rapporter des millions de francs et faire sa renommée. Un bon professionnel ne rate pas une occasion comme celle-ci.

L’espace de diffusion

Il a choisi facebook (pour une large diffusion) en sachant, je suppose, que les images reprises sur facebook sont libres de droits. Là dessus j’avance deux hypothèses : ou notre photographe n’est pas un professionnel ou il l’a fait pour des besoins de propagande et pour narguer les adversaires d’un système qui a grossi devant lui. Parfois un geste anodin peut se révéler capital.

Au plan technique

La lumière vient du plafond, elle ne peut donc éclairer correctement les visages mais une partie des cheveux et des fronts. L’angle proposé est étroit faute de recul. Le cadrage est raté, il ‘’coupe’’ les jambes au profit du haut vide. Le rendu est approximatif parce que la résolution est faible. Petit appareil ou mauvais réglage. Bref ! Tout sauf professionnel !

Valeur du sujet

Malgré ses défauts, cette image a une grande valeur historique parce qu’elle fige pour la postérité un moment inattendu et raconte une histoire importante au peuple béninois. C’est aussi une pièce à conviction dont la valeur aux plans éthique et politique saute aux yeux.

La symbolique :

La valeur du sujet éclipse les faiblesses techniques. L’on y voit schématiquement, un monsieur revêtu de blanc et entouré de gens en habits sombres. Il y a clairement deux parties. La position de chaque partie fait apparaître, en filigrane, l’expression d’un rapport de forces. Comme des soldats présentant leur conquête - une équipe exhibant fièrement son trophée !

Références et commentaires

L’image la plus populaire à laquelle celle-ci renvoie est celle de Sadam Hussein pris par les Marins américains. Un spectacle mémorable retransmis en direct sur les chaines de télévisions internationales. Les béninois de mon âge se rappelleront de la séquence où les soldats américains ricanaient et défilaient tour à tour dans le dos de leur prise de luxe pour immortaliser un moment qui restera pour eux l’un des plus importants de leur carrière militaire.

Sur cette image-ci, il n’y a ni armes ni uniformes encombrants mais pareillement, tous les membres de l’unité d’élite de Yayi avec en tête, son commandant en chef, plus clair et plus grand que les autres, arborent une pose de fierté, la poitrine bombée, un rictus de satisfaction, le triomphe contenu. ‘’ Regardez bien, nous l’avons eu’’ ; semblent-ils afficher.

Au milieu, leur trophée. Il a beau se revêtir de blanc, il sait que sa vraie nature et son véritable rang ne trompent plus personne. Il essaie juste de se donner de l’allure en mettant une main dans la poche, mal à l’aise. Ses lèvres entrouvertes laissent voir qu’il a encore toutes ses dents bien en place. Mais une bouche pleine ne mord pas. Nous le savons vous et moi. Nous le savons, il le sait lui-même et l’unité d’élite de Yayi le sait aussi.

J’imagine Yayi au téléphone, dans son immense bureau du palais, s’enfoncer progressivement dans le creux de son fauteuil en écoutant le compte rendu de son chef de mission, le grand clair et dauphin. Je l’imagine s’enfoncer l’autre bout du combiné dans les oreilles pour bien s’assurer que celui-ci n’est pas factice. Je l’imagine plier de plaisir lachant un gros coup de poing sur son bureau en bois de teck, râlant trois fois « yes ! yes ! yes ! » . Il peut se le permettre. Ce qu’il vient de faire est unique: à moins de trois mois de la fin de son mandat il a réussi à humilier son 1er opposant. Cette fois sa victoire est sans bavure, totale. Il partira du pouvoir avec le scalpe de HOUNGBEDJI dans sa besace. Honnêtement, cela s’applaudit.

Qui ne jouirait pas ainsi à la place de Yayi quand on sait les martyres que sa conquête de la semaine lui a infligés et quel est le poids politique de cette dernière. Il a conscience qu’il vient de réaliser le plus gros recrutement de son parcours politique, non pour une compétition crédible et réglementaire mais bien pour le placer au cœur d’une conspiration périlleuse que lui-même a de la peine à assumer tout seul. Il fallait en compromettre d’autres et il a choisi pour ce rôle des cibles de premier plan.

Une conspiration à laquelle même un gros bras ‘’s’en fout la mort’’ comme Rachidi Gbadamassi a dit non, Houngbédji pense que nous autres sommes suffisamment sots pour le suivre. C’est là tout le respect que nous méritons, nous qui avons placé notre confiance en lui. Après dix ans de combats acharnés à ses côtés, il reste dans son salon, empoche son butin, garde la main gauche bien fermée dessus et se livre sans vergogne. Avec lui, pense-t-il, les autres et moi. Tous les autres et moi! Nous, bétail sans importance négocié au rabais et conduit à l’abattoir avant minuit.

Il vaut mieux en rire. En rire parce que c’est la réponse la plus intelligente à l’insulte mais aussi par respect pour ses enfants qui auront à traîner ce lourd héritage. Y a-t-il plus terrible punition que de se retrouver obligé de porter un nom souillé ?

Il me semble que nous nous devons de dire un grand merci à ce photographe anonyme et amateur dont le geste anodin et généreux nous aura permis de rire du sacrilège.

Quant à Maître Houngbédji, vu que nous sommes nombreux à avoir eu la politesse de le considérer et de l’appeler chef, il n’est pas exagéré de lui rappeler que dans ce même pays, au prix de leurs vies, des chefs ont conduit, surveillé, protégé, défendu ce même peuple dont il est le fils et petit fils.

A notre tour de lui dire haut et fort : monsieur le Président, il y a des choses qui comptent, sur lesquelles on peut mettre un prix et il y en a qui comptent et qui n’ont pas de prix ; notre amour propre, notre honneur et notre fierté de béninois sont du second lot.

LEÇON N°2: Même les moutons s’échappent .............

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D’hier nuit à ce matin j’ai reçu quelques coups de fil qui m’ont profondément troublé. Et, depuis que je suis arrivé à mon bureau (à 9h), je ne suis arrivé à rien faire ; otage volontaire de facebook, whatsapp et débats divers. Un jeune ami m’a envoyé notamment deux images (elles sont jointes à ce post) et m’a posé la question suivante :

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LEÇON N°1: Nous ne sommes pas de ceux qui meurent en silence.

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Il parle.
On lui dit : pourquoi parles-tu ?

Derrière l’immense rempart de silence, il y a une place pour toi.

Vas. Assieds-toi et mange.

Tu me pardonneras vendeur d’ombre et de sève.


Il ne s'agit pas de déplaire

Il s'agit de se défendre

Il ne s'agit pas de choisir.

Il s'agit d'opposer au dressage une conscience citoyenne.

Il ne s'agit pas d'intérêts

Il s'agit de sacrifice

Il ne s'agit pas d'écrire l'histoire de son pays

Il s'agit de la faire.

Il ne s’agit pas de fuir

Il s’agit de se mettre en danger

Il ne s'agit pas d'avoir raison

Il s'agit d'être

 Be or not to be 

Il s’agit de notre vie et de la dignité de notre peuple. Nous avons le défaut de l’avoir compris.

Nous savons, nous autres, résister quand manger devient une abomination sans nom. Quand le ‘’se prostituer’’ devient inacceptable (les filles de joie refusent certains clients) tels des vautours, nous ne dormons plus.

Nous avons compris que notre vanité peut ruiner la petite parcelle de fierté qu’il nous reste. Que - quelques fois, manger c’est s’étrangler; mourir comme une hyène : bedonnant, lâche et infâme.

Mangez. Et... Mourrez. Après. Juste après

Ecrivez votre nom; le vrai. Laissez-le à vos enfants. Et... Mourrez. Après. Juste après.

J’insiste: Tout fini par finir. Ceux qui l’ont compris ne se bradent pas, ne trahissent pas, ne deviennent pas un os dans la gorge de leur peuple, la plaie purulente au milieu de la figure qui le condamne à pourrir lentement, longuement, tête baissée.

Oser, parler, résister ou subir dans le silence propre aux peuples courbés, l’avilissement et la traitrise des hyènes.

Nous autres ne sommes pas de ceux qui meurent en silence.

Non! Maître Adrien HOUNGBEDJI n’a pas dit ça .............

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J'ai entendu au sujet de l’une des personnalités politiques les plus inspirantes de notre pays, différents commentaires désobligeants, du moins, j'espère qu'il les considère lui-même, comme tels. Certains de ces commentaires, plusieurs prétendus analystes politiques les ayant ressassés, font passer le Président de l’Assemblée Nationale pour un leader à convictions variables, intéressé et matérialiste ; un homme dont la hauteur de vue ne dépasse jamais la taille et la couleur des billets qui sont posés sur sa table.

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